Poursuivre après l’échec
Je suis généralement une personne assez positive dans la vie, mais parfois, poursuivre, c’est nettement plus difficile que d’autres.
Un peu comme quand on commence à essayer de concevoir, quand on commence la procréation assistée, on aime bien croire que pour nous ça ira bien! Que dès la première insémination ça fonctionnera, que 9 mois plus tard on aura notre petit trésor avec nous. Évidemment ça fonctionne pour certains couples, mais c’est un peu comme en essaie naturel, ce n’est pas une garantie, on a en général, plus ou moins 30% de chances que ça fonctionne (selon le problème de fertilité et des nombreux facteurs qui peuvent intervenir).
Lors de ma première insémination à l’automne 2021, on aurait dit que je savais que ça ne fonctionnerait pas. Bien qu’il y ait tout de même eu une déception quand mes règles ont débuté 14 jours plus tard, je n’étais pas très surprise.
Lors du deuxième essaie, par contre, j’y croyais. Cette fois c’était la bonne! Tous les astres étaient alignés, le 23 décembre, dernière journée avant le congé des fêtes pour les interventions, je me disais qu’on aurait un petit miracle de Noël! Après plusieurs jours de tests positifs nous étions aux anges! Malheureusement, quelques jours plus tard, notre bonheur s’est rapidement effondré quand j’ai faits ce que l’on qualifie une fausse couche précose.
C’est selon, moi, l’épreuve la plus difficile à surmonter que j'ai vécu jusqu’à présent. Plus difficile que de réaliser qu’on ne réussirait pas à concevoir naturellement, plus difficile que de voir tout le monde autour de moi avoir leurs bébés, plus difficile que de passer mille et un tests pour débuter la procréation assistée.
J’ai tout remis en question. Chaque décision de la semaine dernière. Est-ce que j’aurais dû plutôt manger ceci ou cela, prendre telle vitamine plus rapidement ou me reposer plus? Est-ce que mon corps serait un jour capable d’avoir un bébé? Est-ce que ça vaut la peine de continuer? Est-ce que je devrais plutôt adopter? Est-ce que la vie m’envoyait un message? Alors qu’en réalité, une grossesse biochimique, c’est généralement causée par une malformation de l'embryon tout simplement.
Le premier mois fut particulièrement difficile. J’ai bien envisagé de tout abandonner. Mais, avec le temps, l’espoir s’est repointé le bout du nez. Il faut se laisser du temps.
Je n’ai pas de recette miracle pour être capable de se relever. Je ne pense pas que tout le monde passe à travers de la même façon, mais je crois que ces 3 petits trucs peuvent te servir si tu passes toi aussi par cette épreuve.
Prend le temps d’être triste. C’est ok de pleurer et d’en vouloir à ton corps, au monde et à la vie. C’est correct de vivre ta peine, laisse-toi le droit.
Entoure-toi bien. J’ai fait l’erreur au début de m’isoler et de ne vouloir voir personne. Il y a des gens qui sont là pour t’aider et te soutenir. Parle-leur. Si ce n’est pas de cette épreuve, ça peut être d’autre chose aussi, socialiser t’aidera à passer au travers.
Donne-toi le temps. Les premières semaines, je ne voyais pas comment j’allais revivre ça encore plusieurs fois! Mais avec le temps, j’ai relativisé, j’ai réfléchi et j’ai fini par voir que la prochaine pourrait être la bonne et que ce n’est pas que mon corps me laisse tomber, mais plutôt que je dois lui laisser le temps de maîtriser cette dure épreuve qu’est la procréation assistée.
Un petit truc extra, mais qui ne convient toutefois pas à tout le monde, j’ai commencé à acheter quelques items pour mon futur bébé toujours pas conçu! Dans mon cœur, ça m’aide de me dire qu’un jour ça servira! Certaines achètent des vêtements de maternité, créent un registre de bébé ou font une liste de prénoms, trouve l’activité qui te plaît pour t’y préparer un petit peu si ça t’aide à garder espoir!
Ce texte a d'abord été publié sur le site de la boutique Agatha qui a fermé ses portes en 2023.